Les feux de forêt se font de plus en plus fréquents, au Québec comme ailleurs. Ils contribution a détériorer la qualité de l'air qu'on respire. Or, la pollution de l’air a des effets immenses sur la qualité de la respiration.
Or, ses conséquences sur la santé sont beaucoup plus vastes, graves et complexes.
Et d’en être bien informé est, selon moi, une des premières conditions pour prendre soin de notre santé et, peut-être, adapter nos comportements en conséquence.
La pollution de l’air est principalement altérée par le transport des personnes et des marchandises, le chauffage individuel et collectif, les activités domestiques et l’agriculture.
Mon article d'aujourd'hui vous présente plus spécifiquement les effets de la pollution de l’air extérieur sur la santé.
Pour en savoir plus sur le sujet, écoutez ma chronique à l’émission Pénélope, diffusée sur ICI Première.
Bonne lecture!
Denis
Ce qui pollue l'air
La pollution de l’air survient en raison de deux groupes distincts:
Les gaz à effets de serre: ils sont principalement composés du dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2), du méthane, du protoxyde d’azote et du carbone suie ou carbone noir.
Les polluants atmosphériques: on y retrouve les matières particules (ex.: PM2,5 et PM10), les oxydes de soufre (SOX), les oxydes d’azote (NOX), les composés organiques volatils (COV) et le monoxyde de carbone (CO).
Une bonne nouvelle: en 2017, la concentration moyenne de particules fines était à 6,4 microgrammes par mètre cube. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé suggère de ne pas dépasser un taux de 10 microgrammes par mètre cube. Le Canada se classe donc parmi les meilleurs pays quant à l’impact des particules fines sur la santé.
Malgré cette bonne performance dans des pays comme le Canada, la pollution de l’air pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur votre santé.
Le plus désolant: ces conséquences concernent pratiquement toutes les sphères de la santé physique et mentale.
Et une mer de recherches scientifiques le démontre.
Comment évalue-t-on la qualité de l'air ?
Cinq sous-indices sont donc calculés pour déterminer l'Indice de la qualité de l'air au Québec, soit l'ozone, les matières particules, le dioxyde de souffre, le dioxyde d'azote et le monoxyde de carbone.
En France, le monoxyde de carbone n’est pas tenu en compte. Idem pour les critères de l’Organisation mondiale de la Santé. Il n’y a que quatre sous-indices. Et histoire de compliquer les choses, le calcul peut varier selon l'agglomération.
Au Québec comme en France, le sous-indice dont le résultat est le plus élevé est choisi pour désigner l’indice de la qualité de l’air.
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Pourtant, les meilleurs conseils de Denis ne se trouvent pas sur ce blogue, mais bien dans ses livres, dont Lève-toi et marche!: le remède miracle existe et il est gratuit.
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6 raisons de tenir compte de la qualité de l’air et de prendre soin de votre santé
1. Le diabète de type 2
Un nombre impressionnant d’études a été réalisé quant à l’association entre le risque de diabète et la pollution de l’air, dont celle-ci, bien que cette association puisse surprendre.
En effet, le risque de diabète augmente lorsqu’une personne est exposée à des taux élevés et prolongés de particules fines (PM2,5). On estime l’augmentation du risque de diabète à environ 10% pour chaque augmentation de 10 microgrammes par mètre cube. Dans plusieurs grandes villes de la planète, les taux peuvent facilement dépasser des taux de 50 microgrammes par mètre cube lorsque la qualité de l’air n’est pas bonne.
Pour rappel, le 22 décembre 2019, le taux de particules fines dépassait 60 microgrammes par mètre cube dans la ville de Québec.
Comment s’explique l’association entre le diabète et la pollution de l’air?
Une des hypothèses s’appuie sur le fait que l’exposition prolongée à la pollution de l’air pourrait causer une augmentation d’inflammation de bas niveau, celle-ci altèrerait les interactions entre l’insuline et le glucose, un élément crucial dans l’augmentation du risque de diabète de type 2.
D’autres études ont également démontré que l’exposition à la pollution de l’air serait plus dommageable chez les personnes qui sont déjà diabétiques et que leur risque de mort prématurée associée au diabète serait également plus élevé.
2. L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est l’artisane d’une longue liste de problèmes de santé, comme les AVC et plusieurs problèmes cardiaques.
L’exposition à court et long terme à la pollution de l’air augmente votre risque d’hypertension artérielle, et cela s’avère pour différentes substances polluantes comme les particules fines et le dioxyde d’azote.
Et l’exposition à plus d’une substance augmente davantage le risque.
La science n’a pas encore complètement élucidé les mécanismes qui relient la pollution de l’air et l’hypertension artérielle.
Les hypothèses avancées par cette une équipe de chercheurs internationale concernent des dérèglements entre le système nerveux sympathique et parasympathique, des altérations de l’ADN, l’augmentation de l’inflammation de bas niveau ainsi qu’une atteinte de l’endothélium, soit la couche la plus interne des vaisseaux sanguins, celle en contact avec le sang.
3. Les capacités respiratoires
Il est bien établi que la qualité de la respiration est diminuée en raison d’une exposition à court ou long terme à la pollution de l’air et particulièrement chez les personnes vulnérables, comme celles souffrant de maladie obstructive.
Rien de plus logique: marcher en plein smog est plus laborieux que si la qualité de l’air est bonne.
Or, une revue systématique publiée dans Occupational and Environmental Medicine a démontré que l’exposition à court ou long terme à la pollution de l’air est également associée à une diminution des capacités respiratoires chez les adultes en bonne santé, comme une réduction de la force générée par l’air qui sort des voies respiratoires.
D'autres facteurs de risque, comme le tabagisme, pourraient aussi expliquer une partie des effets sur les fonctions respiratoires de l’exposition à long terme à la pollution de l’air.
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4. L’arthrite rhumatoïde
Il est tout de même étonnant de parler d’arthrite rhumatoïde lorsqu’il est question de pollution de l’air.
Or, une méta-analyse récemment publiée dans la revue Seminars in Arthritis and Rheumatis a bel et bien démontré que la pollution de l’air était associée à un plus grand risque de souffrir d’arthrite rhumatoïde en raison de l’augmentation du taux d’ozone (O3) et de particules fines (PM2,5) chez les personnes qui habitent près d’une source de trafic automobile.
Qui aurait cru, il y a quelques années, que la pollution augmenterait le risque d’arthrite?
Pourtant, c’est bien le cas.
Et toujours, selon les conclusions de cette étude, d’autres facteurs pourraient accentuer l’association entre l’arthrite rhumatoïde et la pollution de l’air, comme le tabagisme et le statut socio-économique.
Les liens entre l’arthrite rhumatoïde et la pollution de l’air s’expliqueraient également par un plus haut taux d’inflammation de bas niveau, par la présence de certains anticorps ainsi que par les métaux lourds qui se dégagent des moteurs diesel, comme le cadmium.
5. Le risque de mort prématurée
Le risque de mourir plus vite que prévu: une analyse réalisée par l'Institut de santé publique du Québec concernant les effets sur la santé des personnes d’une exposition à court ou long terme. On y apprend que la pollution de l’air est notamment responsable de 14 400 décès prématurés, et ce, chaque année.
L'Organisation mondiale de la Santé a établi que la pollution de l'air contribue à 6,7 % des décès à l'échelle de la planète.
L'Association médicale canadienne estime qu'environ 11 000 hospitalisations, 92 000 visites à l'urgence et 21 000 décès annuels sont attribuables à la pollution de l'air. Ces données de 2008 sont saisissantes et rien n'indique que la situation s'est améliorée, au contraire.
6. La santé des bébés et des enfants
Il n’y a pas que la santé des adultes qui est hypothéquée par la pollution de l’air.
Celle des enfants aussi.
En effet, la pollution de l’air augmenterait leur risque de contracter la leucémie. Cela s’expliquerait particulièrement en raison des émissions de benzène des véhicules.
Celles-ci seraient associées aux stress oxydants, elles pourraient endommager l’ADN des enfants ainsi que fragiliser leur système immunitaire et les propriétés de leur sang.
La pollution de l’air aurait aussi des effets sur le placenta.
Des chercheurs belges ont démontré que les particules ambiantes dans l’air peuvent traverser la barrière du placenta et atteindre le fœtus.
Les conséquences sur celui-ci demeurent un sujet d’étude. Ces chercheurs émettent l’hypothèse que cette conséquence de la pollution de l’air pourrait expliquer certains problèmes de santé décelés durant les premiers stades de la vie. Les microparticules détectées dans le placenta étaient des particules de carbone suie (carbone noir) issues des gaz d’échappement ou la combustion de bois ou de charbon.
Les nouvelles ne sont donc pas réjouissantes pour la santé de nos tout-petits.
Et comme si cela n’était pas suffisant, d’autres études ont démontré que l’exposition à la pollution de l’air était aussi associée au trouble du spectre de l’autisme, à une naissance prématurée ainsi qu'à un poids à la naissance anormalement bas (moins de 2,5 kg), soit 1% des naissances!
La goutte d’eau
En ce qui me concerne, ces dernières données concernant la santé des bébés et des enfants forment la goutte d’eau qui fait déborder mon vase de tolérance envers la quasi inaction des décideurs publics de mener et financer des campagnes d’information sur les effets de la pollution de l’air sur la santé, des informations qui peuvent conduire à une prise de conscience collective et surtout à d’éventuels changements de comportements.
Et pendant ce temps, les décès se comptent par dizaines de milliers et la pollution de l’air retrancherait environ trois mois de vie par habitant au Canada.
PS: je salue l’initiative de la British Heart Foundation qui a mis sur pied la campagne de sensibilisation «You’re full of it» que je vous invite à découvrir en cliquant ici. Cette fondation interpelle la population à écrire au premier ministre pour exiger que des actions dignes de ce nom soient posées maintenant.
PPS: pour connaître la qualité de l’air en temps réel et à l’endroit précis où vous vous situez, et pour aussi anticiper la qualité de l’air durant les prochaines heures, je vous conseille de télécharger l’application Plume Air. Celle-ci est particulièrement conviviale et vous donne des informations détaillées.
Une conférence?
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Denis Fortier est un clinicien expérimenté, minutieux et reconnu. Il est aussi auteur et chroniqueur à la radio et à la télé.
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